Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

dimanche 15 février 2009

Semper virens

Parce que le temps s’efforce de nous entraîner avec lui, je me suis enfermé au plus profond de mon corps. Il est sept ans (presque et quart), et je refuse de grandir davantage. Quel profit pourrais-je en tirer ? Qui veut de ces responsabilités stupides, de ces querelles incessantes ? Qui souhaite sentir l’ongle des jours égratigner sa peau, y laissant des traces sanglantes, des petites morts béantes ?

Je porte un regard naïf autour de moi, tout devient pur. Les adultes même semblent exceptionnellement doués de raison ; un peu comme si ma sagesse les avait contaminés.

J’ouvre mes yeux, limpides, j’observe l’absurdité qui m’entoure jusqu’à souffrir de céphalées sombres. Je veux croire que mon influence irradiera alentour – je suis une statuette de pierre indestructible, je suis un dieu de permanence. Tous m’adorent mais personne ne l’admet. Tous ignorent que je suis un miroir.

Je suis écho, écoutez, regardez, et voyez votre reflet sans rides, sans outrages, imblanchi. Enviez-moi, même s’il est trop tard.

Il est sept ans et quelques demis, je n’ai pas grandi, mon corps s’immobilise, parfait et désincarné. Il est sept ans et tout presque a cessé, essor, parentèle, vie …

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Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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