Je tourne mon poignet et ma main, mobile et théâtrale, commande aux éléments. De ce seul geste, je balaie l’irrésolution qui me taraudait, je déchiffre les signes sibyllins, j’élucide les crêtes spumeuses.
Les vagues chahutent mon champ de vision et, entre deux éruptions d’eau, l’horizon mouvant se dessine, ainsi que les lignes du destin. J’y entrevois des possibles, quelques uns, une multitude, un seul peut-être mais le néant semble refluer vers le cloaque des profondeurs, prêt à surgir, demain, plus tard.
Je suis libre par ajournement de l’éternité ; je me gausse de la permanence. Je grave les lettres une à une dans ma chair, j’en couvre mon bras, mon ventre, mes cuisses. De temps à autre, la pointe traverse l’épiderme, deux ou trois gouttes de sang perlent, se diluent dans les flots qui miens deviennent, transmutés qu’ils sont de mes organites. Je perce les délimitations, j’ouvre les garde-fous et, par logique, la folie s’échappe, saine folie qui me rappelle à l’ordre.