Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

mardi 3 février 2009

Écriturier

Un billet pour ceux qui écrivent mais ne savent pas comment le dire ...

Et vous, comment vous définissez-vous ? Vous écrivez, un peu, beaucoup, nonchalamment, dans l’agonie, avec bagout … Alors, qui êtes-vous ?

En général, on commence par murmurer dans sa moustache (même pour les femmes, si ! si ! je vous assure) qu’on fait ça en dilettante, que c’est juste un passe-temps, patati, patata … Rien de pire pour passer inaperçu, ça fait faux modeste, tout le monde vous regarde en coin en pensant :

1. Ça doit être tellement nul qu’il n’ose même pas en parler.

2. Ça doit être des trucs pas très catholiques et il n’ose même pas en parler.

3. Fuyons vite avant qu’il n’ose en parler !

Pire, votre interlocuteur vous raconte que, lui aussi (le monde est si petit), il écrit son journal et même quelques brefs textes qu’il n’a jamais encore montré car sans doute personne ne pourrait les comprendre et que de toute façon c’est son jardin secret et que quand même il les a montré une fois à une amie et que blablabli blablabla … Ouf !

Bref, quoiqu’il arrive, vous êtes catalogué parmi les bizarreries.

Autres propositions :

1. « Je suis écrivain ». Ça fait un peu pédant, et embarrassant car tout le monde vous demande incontinent ce que vous avez édité dernièrement, chez qui, quel prix vous avez reçu …

2. « Je suis écrivant ». Ça se veut modeste, mais tout le monde trouvera ça du dernier snob. Et puis franchement, un écrivant est un écrivain qui ne veut pas dire son nom (ni qu’il n’a jamais rien édité !)

3. « Je suis littérateur ». Trop élitiste. D’ailleurs, qui sait encore ce qu’est la littérature ?

4. « Je suis écrivassier ». Pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est tout à fait péjoratif. Moi, ça me fait penser à ‘écrevisse’ … vous savez, la bestiole qu’on plonge vivante dans l’eau bouillante.

5. « Je suis writer ». Vandamme, au secours !

6. « Je suis homme (ou une femme) de lettres ». Presque aussi ridicule que le n°5.

7. « Je suis plumitif ». Dommage que ce mot d’une autre époque soit tout à fait obsolète et désigne un écrivain médiocre car il évoque les oiseaux, le vent, la poésie. À proscrire donc, malheureusement.

Il y en a beaucoup d’autres, de l’auteur au gratte-papier, du nouvelliste au scripteur, de l’artiste au barbouilleur. Pourquoi pas scribe, tant qu’on y est …

Alors pour clore mon billet, je vous propose une nouvelle appellation : ÉCRITURIER. Parce que ça me fait penser à la confiture et, qu’après tout, un bon texte c’est un peu comme la confiture, c’est le subtil dosage du sucre et du fruit qui en fait le goût et la suavité.
Bon appétit !

3 Comments:

Anonyme said...

Ce post me fait penser à ce qui m'est arrivée quand j'ai annoncé, au cours d'un séminaire au doux nom de Team Building (mais dont l'objectif officieux était de mettre en place une nouvelle organisation), que j'avais comme "hobby", l'écriture. La réponse faite ne se fit pas attendre " Ah ! et c'est quoi ton business plan ? Ton business model "
Ceci n'est pas une blague bien entendu. Il a fallu gérer ensuite les collégues qui venaient me voir, certain pour me soutenir dans cette preuve d'audace, d'autres pour tenter d'en savoir un peu plus sur ce que j'écrivais (sans doute craignaient ils de se retrouver dans mes écritures). Un grand moment. Lynn

Castor tillon said...

Ouf ! Je ne suis pas écrivain, heureusement.

Par contre, je suis peintre.
Comme Véronèse, ou comme Basquiaaaargh ?
Un gâte-papier ?
Un paintriot, qui se réfère au sus-cité ?
Un paintre, qui au 18è siècle était un baratineur ?

Et que penser de cette définition :
"Par anal : peintre des moeurs, de la société, de la vie."

J'aime pas la peinture marron.

Castor tillon said...

Ah oui, et à propos du texte, je pense qu'on devrait l'inclure systématiquement en 3è page de tout bouquin qui se respecte.
Ça éviterait aux potes de sécher sur la préface, et comme tout est dit, là-dedans...

Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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