Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

lundi 23 février 2009

Déambuler parmi les mo(r)ts

Déambuler, n’est-ce pas mourir un peu ? Abandonner derrière soi les lieux que l’on quitte, leurs souvenirs du moins. Chaque pas me déchire le cœur, balafre d’un oubli la linéarité du temps. Toutes les minutes s’égrènent, disparaissent, englouties dans un gouffre sans murs ; toutes extrémités dissoutes.

Une enjambée me rapproche de mon but – l’immobilité ne m’éviterait-elle pas cette mort certaine ? Mais la vie ne saurait éclore sans mouvement, moins encore se développer. Avançons vers le trépas des choses, vers le non-être de l’être. Toute autre solution serait fatale.

Je chemine vers l’inconnu et nul n’est mon berger que l’ignorance. Le chemin serpente – sinuosités de droite, courbes de gauche – et les anges, tapis dans les frondaisons, me guettent, prêts à fondre sur moi. À moins qu’il ne s’agisse de démons ? L’ombre et la lumière s’apparient, tout est rien, une larme seule modifie la salinité de l’océan.

Déambuler, n’est-ce pas mourir un peu ? Déjà ma pensée s’égare, je circonvole et me perds. Adieu, ligne droite ! Adieu, saisons qui repérez mes doutes !

À chaque point, la majuscule s’impose, la phrase précédente se flétrit. Et mon âme songe déjà au lendemain, saute un paragraphe, commence le livre par la fin. Oublieuse de l’inéluctabilité de son destin.

Les écrits restent, dit-on, mais l’encre pâlit, les rats font bombance de papier. Je tends lentement ma main, mes doigts sont doux et ma paume éteinte. Vous m’accompagnez et déjà, n’êtes-vous pas morts – un peu ?

0 Comments:

Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
Accueil

Retour à l'haut de page