Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

mardi 31 août 2010

Par vent violent - 1

Vues du pont, les silhouettes apparaissent minuscules, transies. Le vent souffle en rafales déliées, en tourbillons théâtraux, mon vêtement se colle à moi puis se gonfle, alternativement ; mon corps semble respirer, longues inspirations, subites expirations.
Sur le quai, les mains s’agitent, nerveusement, tendons en tension, cœur en torsion. Sur le quai, d’autres mains restent inertes, privées de vie. Le visage grave, affolé d’un sourire d’inquiétude et d’envie trépidante, je salue ceux que je laisse, je trace des signes évanescents dans l’air, des signes qui, je l’espère, iront se ficher dans l’âme de ceux que j’aime, de celle qui m’est chère, des autres également. Tous, que j’abandonne dans ma quête insatiable de moi.
Sans doute des larmes coulent-elles ; déjà, elles se fondent dans les embruns, par leur nature pareille, par le pouvoir du monde à se jouer de nos émotions. La douleur est partout, les liens s’étirent, le bateau s’éloigne et leur ténuité croît. Et par-dessus ce déchirement, les spires de l’amour tout enserrent, lianes de temps et d’expériences, inéluctabilité de l’impermanence.

vendredi 20 août 2010

Alternative

On dit que de deux mots, il faut choisir le moindre ; mais de deux choix ?
Alors, je me débats dans les décisions – ou leur absence – je me contorsionne en tous sens, cherchant l’idéale solution, celle où rien n’est besoin d’être lâché ; la solution qui n’existe pas, bien entendu. Et moi qui les abhorre, je me noie sous les poncifs, autant de phrases convenues comme « trop heureux pour partir, trop malheureux pour rester », misère, misérable. Deux propositions contradictoires qui me posent sur les épaules quelques quintaux d’angoisse, qui tarabustent mon estomac, qui étiolent mes nuits.
Pourtant, il suffirait d’un mot, d’un premier mot…

Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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