Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

samedi 9 janvier 2010

Serpent de soufre

Serpent de soufre, aux yeux jaunes, aux reptations illuminées d’une étincelle, d’un écho se manifeste de gauche, jaillit de droite, et partout se répand.
Serpent de soufre ondule vers moi, glisse sur le sable et m’aborde, l’air de rien, l’extrémité de son corps forme un point d’interrogation énigmatique. Sa langue bifide pointe le nord et l’est simultanément et mon regard ne sait quel horizon guetter. De sa tête à sa queue, une théorie d’anneaux se suivent et se ressemblent, autant de vertèbres concourent à sa mystérieuse avancée.
Serpent m’adresse une stridence entendue et moi, sourd à ses allusions, je persiste dans l’espoir, je me serine sans cesse l’hypothèse du bonheur. S’il ne savait que siffler, je l’entendrais ricaner, sans malice, de ma naïveté. Et pour étancher à tout jamais ma candeur, il s’enroule autour de mon bras, quelques écailles caudales effleurent mon épaule ; ses squames sont étonnamment chauds, presque sensuels.
Reptile murmure quelques mots à mon oreille, son babil acidulé en pénètre le pavillon et s’insinue jusque dans mes os où il provoque un frisson généralisé, un ravissement inattendu.
Serpent de soufre sourit autant qu’un serpent peut sourire, ses lèvres inexistantes s’entrouvrent et ses crochets scintillent, la lune en est l’écrin. Toute morsure serait funeste et je prends conscience de mon ignorance, les choses au-delà me sont inconnues. Quant au passé, j’étais petit, j’étais prince.

1 Comment:

Lunatik said...

J'aime quand tu nous offres de belles chutes, surtout quand elles nous ramènent vers des terres connues.

Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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