Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

vendredi 22 janvier 2010

Savinienne abroge son repas - 12

Savinienne, au dessert, croque un litchi, carapace comprise – évidemment, le recrache.
Son cerveau qui refuse cette nourriture, met également de côté le reste du repas et Savinienne de déclarer : « Je n’ai pas mangé ! »
Je tente de lui rappeler les éléments du déjeuner, les différents plats, rien n’y fait.
« Je n’ai pas mangé ! Je n’ai pas mangé ! » crie-t-elle à qui veut bien l’entendre.
La raison ne peut avoir aucune prise, ses cris s’intensifient, ses voisins marquent des signes d’inquiétude. Finalement, je m’isole avec elle dans une pièce adjacente.
« Je n’ai pas mangé ! Je n’ai pas mangé ! Je n’ai pas mangé ! » Ses hurlements vont crescendo, ininterrompus, folle litanie.
Enfin, je lui propose de se restaurer à nouveau ; Savinienne accepte du camembert qu’elle grignote du bout des lèvres. Elle le dépiaute, lèche ses doigts, consciencieusement jette les peaux du fromage épluché de chaque côté de son fauteuil.

1 Comment:

anne veillac said...

A quand un recueil des saviniennes ?

Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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