Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

mardi 26 octobre 2010

Par vent violent - 9

Las, l’épuisement s’insinue, mon corps se terrasse de sa propre impuissance. Je m’abandonne enfin, avec un presque contentement et me laisse glisser, jouet de la gravité.
Ma silhouette perce les abysses, mes mains au passage caressent les filaments des méduses dont la fluorescence sur ma peau imite la pâleur de la mort ; toujours plus profondément. À mesure que la pression s’accroît, l’ivresse m’envahit, des bulles explosent dans mon cerveau, des pensées éphémères se matérialisent, disparaissent, jouent avec des rires cristallins comme une assemblée d’enfants. L’expérience est aussi délicieuse que terrifiante, le noir partout m’enveloppe, gangue d’obscurité, nébulosité où s’enchevêtrent les limites de la vie.
Mes poumons se resserrent, mes paupières s’ouvrent sur les ténèbres en une supplication tératologique – je suis le monstre qui renie son existence, pour un temps. Je sombre.

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Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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