Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

samedi 24 octobre 2009

Mille notes dans les ramures des arbres

Le vent s’éveille, s’immisce dans les ramures des arbres, souffle ses mille notes, ébouriffe mes cheveux, torsade mes oreilles.
Le vent – plein de sa force, vide de son insaisissabilité – se jette sur ma poitrine, résiste un instant à mes bras puis disparaît dans leur étau. Quelques rafales me bousculent, d’autres m’arrachent des larmes, incoercibles, comme ton absence, comme ta perte, comme la mort. Petits lambeaux de chairs tressés, douloureusement ; petits lambeaux de chairs, chair de ma chair.
Le vent, tendrement, exhale un soupir, singe mes soubresauts. Respiration des airs, haleine élémentale d’où bruissent les feuillages denses et oublieux. L’atmosphère est froide, l’eau salée et l’humidité se confondent, forment un lac immense ; les souvenirs y sont promis à une noyade certaine, les courants charrieront ta trace des fleuves aux océans, des pièges à vent aux tempêtes. Les typhons porteront ton nom et, par ces retrouvailles onomastiques, tu détruiras le monde à l’image du mien. Dévastation.
Le vent souffle ses mille notes dans les ramures des arbres.

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Le printemps passe

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Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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