A lire ici ou sur Mot Compte Double, le blog de Françoise Guérin, suite à son appel à texte dans la série "Je vous le donne en mille" (texte d'exactement mille signes, espaces comprises, faisant mention d'un chat).
J’aime mon chat ; ses yeux de jade sont deux lucioles, sémaphores nocturnes dont je guette nuitamment les déplacements erratiques. Ses miaulements sont des mots délicats qui tentent de dire l’ineffable. Ronronnements feutrés et courbes gracieuses, tels sont ses attributs (sans oublier, bien sûr, quelques touffes de poils abandonnées sournoisement sur le canapé).
J’aime mon chat même s’il rentre bredouille de la chasse. Les plus viles souris ont déserté la place, aucune ne s’offre à ses velléités cynégétiques. Quant aux rats, inutile même d’y penser. Aussi, geint-il devant sa gamelle vide, fait les cent pas de chat, et gémit encore, effroyablement. Il se lèche le fondement en attendant sa pitance – bon appétit !
J’aime mon chat mais j’ai faim. Je l’ai mangé. J’avoue que le plus difficile a été le dépeçage, sans doute par manque d’habitude. J’ai tenté le rôti, puis le ragoût. À ma grande surprise, c’était plutôt savoureux, surtout les râbles. Décidément, j’aime mon chat !
2 Comments:
C'est cruuuel !
Pôv bête ! C'est vraiment cruel, oui, mais si bien écrit...
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