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Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

jeudi 9 juillet 2009

De la psychomorphologie du thème de la raie dans l'œuvre de Lunatik

Analyse crypto-subjective de « Désir féminin et crudités – 2 »

Avant d’entamer ce billet, il est indispensable de lire « Désir féminin et crudités – 2 » de Lunatik.

Ne pouvant, sans lieux communs, dire tout le bien que je pense des crudités de Lunatik, je me permets un court essai sur un thème qui me semble important dans sa littérature, à savoir la raie. Il ne s’agit pas d’une analyse psychologique fine ni intellectuelle puisqu’elle se situe sous la ceinture. Je vais cependant tenter d’élever un débat que Lunatik lui-même semble vouloir ramener horizontalement au ras du sol, et du sable en particulier.
Une brève consultation du dictionnaire nous apprend qu’une raie est avant tout une séparation. Et c’est bien là que le bas blesse, d’autant plus qu’il (le bas) est apparemment ensablé. D’aucuns discourent sur l’ensablement de leurs esgourdes, mais Lunatik point.
La raie est donc une ligne qui divise, mais qui n’est pas sans posséder quelque ouverture. Cependant, on notera que chez Lunatik, cette possibilité d’ouverture est contrariée par le sable justement, sable qui en temps que minéral représente à merveille une nature indomptable et indomptée dont il semble faire les frais. Le sable, également indissociable du sablier, signifie aussi l’enfermement et l’inéluctabilité de l’éphémérité relationnelle. C’est dire !
Or donc, la relation charnelle, avant même que d’être vécue et donc décrite, se voit préfacée de la vision inconfortable d’une raie ensablée. Le proverbe, dans sa sagesse, dit bien « Grattez où ça vous démange ». Mais le narrateur subit cette incommodité et s’engage ainsi. Avant même la concrétisation de l’acte apparaît donc le thème de la raie (une séparation qui ne laisse rien augurer de bon pour la suite) et du sable (qui en bouche une ouverture éventuelle – tout futur semble compromis).
Pourtant, un avertissement nous avait déjà mis sur la voie. L’héroïne, en guise de préliminaires, triture les cheveux du mâle, les plie à sa volonté. Elle tente ainsi d’annihiler la coiffure de l’homme, elle détruit son ordonnancement et l’éventualité d’une raie qui aurait séparé la chevelure en deux parts, une gauche et une droite égales, en complétude. La raie, brisée par la femme, est ensuite irrémédiablement obstruée par l’homme. La relation est donc sans issue.
Aux lecteurs (et lectrices surtout) qui supposeraient cette analyse sans fondement – si j’ose dire, je suggère de visiter l’excellent blog de l’auteur (Le labyrinthe de Lunatik) et de méditer sur la photographie qu’il offre à nos yeux de lecteurs avides et dont il affirme qu’elle est un lieu de contact. L’inconscient se niche donc dans les replis du cortex et des muscles fessiers. À ceux qui souhaitent dévorer ces crudités avec voracité, je suggère donc de guetter la parution de « Désir féminin et crudités – 3 » qui nous apprendra, je l’espère, que les centres d’intérêts de l’auteur s’ouvrent à d’autres parties de l’anatomie.

2 Comments:

sonic said...

les crudités se dévorent toujours avec voracité : c'est coloré, c'est frais, c'est croquant, c'est bon pour le palais et pour la santé :D
bref, je guette, même si je ne l'ai pas dit à lunatik (;))

autrement, merci beaucoup, lal behi, pour cette fine analyse. c'est "enraichissant" :)

Anonyme said...

La raie sépare dites-vous ? Curieux, j'ai toujours pensé qu'elle partageait !

FinnThePhil

Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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