Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

dimanche 8 mars 2009

Araçanash

Araçanash est un démon malicieux.

Il s’avance parmi les hommes, l’air de rien et soudain leur souffle au visage des vérités toutes nues. Évidemment, ça choque ! Les humains sont souvent pudibonds, d’ailleurs plus souvent à cause du qu’en-dira-t-on que d’une réelle pruderie.

Araçanash est un démon licencieux. Il rit de les voir embarrassés, il s’amuse encore davantage de savoir que cet embarras est un masque. Alors, avec une finesse toute rabelaisienne, il effleure les reins des femmes et bouscule les hommes vers elles. Certains rougissent, d’autres se fâchent, quelques claques enfin fusent. Bref, c’est la gabegie car tous sont tiraillés entre leurs désirs et leur moralité. Mais c’est aussi la foire d’empoigne ; des individus moins pudiques que les autres profitent de la confusion pour mettre leurs mains par-ci, leur nez par-là, et le reste à l’avenant.

L’homme est ainsi fait : comme vous, lecteurs, il s’emberlificote dans les nues, des images lui apparaissent depuis son cerveau reptilien, il suit ses inclinations ou son éducation, il écrit dans sa chair.

L’homme est ainsi fait (et je parle bien entendu aussi des femmes) : comme vous, lecteurs, il oublie les vérités – pourtant toutes nues.

Araçanash est un démon consciencieux.


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(Bashō Matsuo)
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