Ton vêtement, gonflé de vent, claquait, s’emplissant, se rétractant, alternativement, telle une respiration hachée, une presque suffocation. Et de cet étouffement ne reste que le souvenir, paraphrasé par les soubresauts d’un drap, les spasmes d’un drapeau secoué de tourmente. Les plissements du tissu se mêlent à l’odeur de ta peau – une odeur bien sûr caduque – s’en emparent, s’en parent, ivres.
Je suis vieux, aujourd’hui cacochyme, ma jeunesse ne s’est pas enfuie, elle s’est recroquevillée en dedans, loin, si loin que moi-même crains de ne pouvoir jamais la retrouver. Car pour ce faire, il me faudrait emprunter un labyrinthe hérissé d’épines où se blesseraient mes chairs ; tout effort de réminiscence ne fait-il pas de moi un Minotaure, aux mâchoires saignantes, saignantes d’une viande déjà corrompue ? Pour chaque goutte de sang répandue, une bribe de ma mémoire se désintègre, une souffrance du manque de toi fond dans le néant, limbes ingrats où tu te noies, itérativement. Le chemin à parcourir serait long, et ardu, j’en reste sur le seuil, par pusillanimité (je redoute la douleur) mais surtout par refus de l’oubli, je me préfère dans l’affliction, voire la désolation, où se trouvent encore des traces de toi.
Par instant, j’imagine un autre corps que le tien, par instant seulement > égarement… Toutes autres caresses seraient pourtant un misérable succédané, une copie aussi pâle que l’était le pli de ton aine, la douceur de ton creux poplité. Mais le stupre me fait défaut, rien ne saurait le pallier, pas même la mémoire ou l’imagination, la main peut-être. Je plie sous le poids de ton absence et, plus je me courbe, plus mon désir croît, inversement proportionnel, jouet de coupables mathématiques. La vie s’acharne à me faire exister, malgré moi.
Je suis vieux, aujourd’hui cacochyme, ma jeunesse ne s’est pas enfuie, elle s’est recroquevillée en dedans, loin, si loin que moi-même crains de ne pouvoir jamais la retrouver. Car pour ce faire, il me faudrait emprunter un labyrinthe hérissé d’épines où se blesseraient mes chairs ; tout effort de réminiscence ne fait-il pas de moi un Minotaure, aux mâchoires saignantes, saignantes d’une viande déjà corrompue ? Pour chaque goutte de sang répandue, une bribe de ma mémoire se désintègre, une souffrance du manque de toi fond dans le néant, limbes ingrats où tu te noies, itérativement. Le chemin à parcourir serait long, et ardu, j’en reste sur le seuil, par pusillanimité (je redoute la douleur) mais surtout par refus de l’oubli, je me préfère dans l’affliction, voire la désolation, où se trouvent encore des traces de toi.
Par instant, j’imagine un autre corps que le tien, par instant seulement > égarement… Toutes autres caresses seraient pourtant un misérable succédané, une copie aussi pâle que l’était le pli de ton aine, la douceur de ton creux poplité. Mais le stupre me fait défaut, rien ne saurait le pallier, pas même la mémoire ou l’imagination, la main peut-être. Je plie sous le poids de ton absence et, plus je me courbe, plus mon désir croît, inversement proportionnel, jouet de coupables mathématiques. La vie s’acharne à me faire exister, malgré moi.
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