Doucement, je longe la rive – la barque est restée loin derrière, point infime, point de mire, à peine.
Doucement, je penche mon visage vers l’eau, le reflet se trouble, comme le vent, comme la tourbe qui mon cœur envahit. De toute terre ne naîtrait-il pas quelque événement ? Événement de larmes, événement de liesse, éventuellement.
Jamais je n’ai su faire de ricochets, la pierre toujours coulait à l’endroit du premier rebond. Jamais je n’ai pu, et toujours j’ai jalousé ta facilité, toi qui multipliais les impacts sur la surface de la rivière, au plus profond des âmes, en méandres évidemment tortueux, souvent lascifs. Mes cailloux plongent vers le lit torrentueux, mon corps suivrait-il le même chemin ? Une simple éclaboussure en marquerait la fin, peut-être, si le courage ne me manquait.
J’oblique vers le septentrion, inexorablement m’éloigne de la chaleur du sud. Pourtant, la vie s’y trouve sans doute, prise dans les glaces, seulement ralentie, n’attendant que le brasier de mes paumes et – espérons-le ! – celui de mes baisers.
Doucement, je penche mon visage vers l’eau, le reflet se trouble, comme le vent, comme la tourbe qui mon cœur envahit. De toute terre ne naîtrait-il pas quelque événement ? Événement de larmes, événement de liesse, éventuellement.
Jamais je n’ai su faire de ricochets, la pierre toujours coulait à l’endroit du premier rebond. Jamais je n’ai pu, et toujours j’ai jalousé ta facilité, toi qui multipliais les impacts sur la surface de la rivière, au plus profond des âmes, en méandres évidemment tortueux, souvent lascifs. Mes cailloux plongent vers le lit torrentueux, mon corps suivrait-il le même chemin ? Une simple éclaboussure en marquerait la fin, peut-être, si le courage ne me manquait.
J’oblique vers le septentrion, inexorablement m’éloigne de la chaleur du sud. Pourtant, la vie s’y trouve sans doute, prise dans les glaces, seulement ralentie, n’attendant que le brasier de mes paumes et – espérons-le ! – celui de mes baisers.
4 Comments:
L'onde est tout comme l'herbe. Elle nous semble plus fraîche ou plus tendre ailleurs, tant qu'on n'a pas pris conscience que, très souvent, le plus important est ce et ceux que nous avons laissé sur l'autre rive ou l'autre versant.
Mais là encore, la réponse est en nous, la question est ailleurs !
:-(
Lal Behi, lorsque, en tant que narrateur, vous serez parvenu à réchauffer et réconforter sur la rive, votre "protagoniste" sauvé des fonds marins en pleine tempête, peut-être pourriez vous inscrire sur votre blog ce joli poème "Les mérites de la pierre et du bois" ? lu sur AVP.
J'ai, pour ma part, beaucoup aimé ce "changement de cap" dans vos écrits allant sur la poésie. Vous m'avez agréablement surprise. Bien à vous.
J'aime l'image de la tourbe qui envahit le coeur... mais absolument pas l'inversion "qui mon coeur envahit" qui m'a fait buter dans ma lecture.
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