Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

vendredi 8 juillet 2011

Horloge andronique (ε – Notos, pluie cavalière)

Si tu avais fui parmi des brumes moyenâgeuses, j’aurais noyé mon chagrin en un hanap, mais je n’ai qu’un verre, un verre misérable dont le contenu – je l’espère – saura éteindre le feu de l’absence. À travers la transparence, à travers l’eau, j’observe de part en part une vitre floue et la discontinuité de l’existence déformée par ta disparition.
Une averse a détrempé le sol trop sec, l’odeur de terre mouillée se répand, démultiplie l’hypothèse de la fertilité ; une fois encore, la vie s’attache à mes pas et mes empreintes s’incrustent derrière moi. Mon passé semble immuable, rien ne saurait l’effacer, une boue fine se colle à mes semelles.
Tic ! l’aiguille des secondes galope inexorablement.
Tac ! les chiffres du cadran la poursuivent avec assiduité, s’appliquant par douzaine à me convaincre. Soixante minutes dessinent ton visage, reproduisent tes yeux, imitent ton odeur, cette odeur irremplaçable, cette odeur auprès de laquelle tout alcool serait vain. Aussi, je vide enfin ma coupe, cette coupe pleine de désarroi, en gouttelettes volatiles, en avrillées hors de saison. Les éléments miment des pleurs, les météores qui traversent le ciel feignent la silhouette d’un homme, marchant, courbé, debout, qu’importe ! Avançons, à tout prix, même à celui d’humiliantes reptations.

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Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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