Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

lundi 25 avril 2011

Savinienne post mortem (19 et fin)

Savinienne est décédée aujourd’hui. Elle gît toujours sur son lit, tiède encore, ou à peine. Elle semble apaisée – c’est ce que tous voudraient croire – elle semble morte surtout !
Je frôle ses cheveux, j’effleure ses lèvres, je regretterais presque la salive qui s’en échappait. Je saisis sa main et, soudain, le corps de Savinienne bouge, avec vivacité. Et moi de reculer en sursaut. Savinienne n’est pas revenue de l’au-delà ; simplement, le matelas électrique anti-escarre n’a pas été débranché et la secoue mécaniquement.
Savinienne avait de l’humour, en aurait-elle toujours par-delà la tombe ?
Dans quelques jours, j’irai à la levée du corps. Sa famille sera peut-être là, perdue dans la morgue de l’hôpital. Peut-être. Ou peut-être pas.

1 Comment:

anne veillac said...

Sniff...
Ce n'est pas la première fois que je lis ce texte, mais j'aime beaucoup tes saviniennes, tu le sais.
Et quelle belle fin.

Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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