Écritures, billets, nouvelles, contes, brachygrammes, poésies, prosoésies, ludilemmes, romans...

Découvrez les lalbehyrinthes, partez en exploration, perdez-vous éventuellement… Chacun d’eux possède une issue, mais chaque sortie conduit irrémédiablement vers un nouveau dédale. Les textes s’imbriquent et tissent une toile dont le motif général pourrait être le mien, ou celui de tout autre personnage, selon mon humeur. Bref, la vérité est – sans doute – ailleurs, ou ici, ou nulle part.

jeudi 4 juin 2009

Savinienne jusqu'à la lie - 5

Délicatement, je coiffe les cheveux de Savinienne, rares ; elle s’observe dans la glace sans aménité, presque avec rudesse. Ses yeux noirs brillent, presque une fente. Puis l’expression change, brusquement sa coiffure la satisfait.
Je masse son visage, ses mains, avec douceur et parcimonie. Savinienne s’assoupit, bercée par les caresses, enivrée de souvenirs. Son esprit vogue, sa jeunesse l’effleure, ses amants l’admirent, d’autres se jettent à ses pieds.
Elle s’éveille progressivement, son siècle se manifeste à nouveau, transfiguré. Ses lèvres esquissent un sourire. Un mince filet de bave s’écoule de sa commissure, translucide, élastique, écume de l’âge.

1 Comment:

anne veillac said...

J'espère que l'on aura encore beaucoup de saviniennes. C'est formidable comme, avec tes mots, ton regard sur eux, tu rends très vivants des gens qui sont en bout de vie.

Le printemps passe

Les oiseaux crient

Les yeux des poissons portent des larmes
(Bashō Matsuo)
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